Entretien avec Jacques SIBILI
Alors que la JUS est au bord du dépôt de bilan, Jacques Sibilli, adjoint au maire délégué au sport, a bien voulu faire un état des lieux de la situation du sport salonais. Bilan financier, avenir des clubs, politique sportive, équipements à venir, l'élu répond.
Vu les difficultés financières de certains clubs, dites-nous quel moyen de contrôle la Ville a sur leurs comptes ? 
D'abord, les bilans financiers nous sont donnés en fin de saison. Quand on a un doute, on peut demander un audit. On veut savoir comment ils gèrent leur argent. Bien sûr, on constate des dérapages. Notamment lors des assemblées générales, on voit vite quand les compte-rendus sont bidons.
Allez-vous plus loin dans les contrôles ?
Les clubs qui reçoivent 15 000 euros de subvention et plus sont conventionnés : il y a le SAPELA, la JUS, le Salon VBC, Bel Air et le F.C Salon, l'Athlétic club salonais et le Club des nageurs salonais. Eux, nous les recevons en début et en cours de saison pour faire le point. On les met en garde et si la convention n'est pas respectée, on ne leur versera pas la totalité de leur subvention la saison survante. On verse de l'argent public, on ne peut pas faire n'importe quoi.
Existe-t-il beaucoup de dérapages?
A part deux ou trois qui pratiquent la fuite en avant, ça va. J'ai assisté récemment à l'AG de Salon triathlon et du Club des nageurs salonais. Et j'ai eu des bonnes surprises, le CNS a par exemple réduit significativement son déficit. Cela se passe bien avec les clubs qui travaillent «avec les produits de la ferme». Si certains veulent faire du professionnalisme, très bien, mais ils doivent faire avec notre subvention. On n'a pas les moyens d'aller plus loin.
Puisque vous parlez de subventions, après une réduction de 10% en moyenne il y a 2 ans, va-t-on encore assister à des baisses?
Elles vont être maintenues à leur niveau actuel. Le volume global sera en principe équivalent mais nous ne connaissons pas encore les dotations de l'Etat dont va bénéficier la ville. Par contre, là où on n'a pas de garanties, c'est sur les subventions du Conseil général, du Conseil régional et de la Jeunesse et sports. Celles-là risquent de baisser.
«Deux ou trois clubs pratiquent la fuite en avant»
Que répondez-vous à ceux qui disent que Salon ne mise pas sur le sport, refrain que l'on entend souvent dans les clubs?
Mais je suis pour le sport à 300%. Ce qu'il faut comprendre, c'est que Salon a été élue ville la plus sportive de France dans les années 70. Depuis, le patrimoine sportif a périclité. Et depuis 2001, nous avons réalisé de gros investissements pour ces équipements, je pense même supérieurs à ce qu'a fait dans le même temps une ville comme Marseille.
«Je suis inquiet pour l'avenir du sport»
Pour en revenir à la santé financière du sport salonais, quel est pour vous le modèle idéal en terme de gestion?
Il faut qu'un équilibre soit respecté dans la composition d'un budget : 1/3 de subventions publiques, 1/3 d'apport de licences, 1/3 de sponsors. Uni club comme le F.C Salon est un exemple dans ce domaine aujourd'hui. Si un budget est composé à 50% de la subvention de la mairie, cela ne peut pas marcher. Si on veut faire du haut niveau, il faut en avoir les moyens. Un club comme le R.C Salon XIII l'a bien compris à une époque. Il traînait un déficit conséquent. Les dirigeants ont décidé de repartir avec une équipe seniors dans les divisions inférieures et ils ont appuré les comptes.
Peut-on être inquiet sur l'avenir du sport salonais?
Je suis inquiet pour l'avenir du sport tout court. Les budgets sont de plus en plus contraints. A l'avenir, si les clubs ne savent pas vivre avec leurs jeunes, ils seront morts.
Pour finir, où en est-on des projets d'équipements sportifs à Salon? La nouvelle plaine de jeux par exemple, annoncée au quartier de Bel Air?
On travaille toujours sur une plaine de jeux conséquente. On travaille sur l'acquisition des terrains. Cest une opération à tiroirs que l'on envisage : un terrain réglementaire ouvert à tous, puis nous l'agrandirons pour en faire un complexe. Le choix du lieu se porte sur Bel Air car on est un peu obligés de sortir ce type d'installations de la ville. Mais pour l'heure, nous sommes concentrés sur les travaux à la piscine des Canourgues.
Enfin, avez-vous du nouveau sur le matériel de la Halle Pierre Quinon?
On a été contacté par l'huissier chargé de liquider le matériel appartenant à l'Adahn (association pour le développement de l'athlétisme de haut niveau). C'est en cours. L'Adahn veut toujours revendre ce matériel. Mais tout ne lui appartient pas! Cela devrait se regler lors des prochains jours. Après, on se soumettra à la décision de la justice.
Alexandre VALERA (Le Régional)